La fontaine historique de Villedieu-les-Poêles, Manche
Ce fut le 9 avril 1894 que le Conseil municipal de Villedieu fut invité par le Maire, Jules Tétrel, à se prononcer sur la commande et l’installation d’une fontaine monumentale en fonte. Le Président communique au Conseil le projet qu’il a conçu d’élever sur la place du marché une fontaine monumentale. Le Conseil accepte cette idée et autorise le Maire à demander à la maison Durenne la vasque n° 1 de la planche 351 (du catalogue) et à faire dresser un plan et devis du bassin en granit. La dépense sera inscrite au budget additionnel de 1894. L’implantation de cette fontaine sera décidée dans une séance ultérieure (ED 152 1 D 12, folio 161, délibération 61 du registre des délibérations municipales).
Le Maire, le 21 mai suivant donne au Conseil municipal lecture du devis formé par l’ingénieur hydraulique Gravet relatif aux dépenses nécessitées par l’établissement sur la place d’une fontaine monumentale et d’une lettre de monsieur Lehérissé, entrepreneur, qui accepte le devis sans réduction. Le Conseil, considère que les fournitures et travaux dont il s’agit sont d’une urgence absolue selon l’application des textes législatifs (ordonnance du 14 9bre 1837, décrets du 25 août 1852, 3 avril 1861, loi du 5 avril 1884). Le Président invite le Conseil à désigner le lieu de la place sur lequel sera construite la fontaine monumentale (152 ED 1 D 12, folio 174). Deux propositions sont faites : 1) face à la rue des Cohues ; 2) au bas de la place, un peu au-dessus de la pompe du côté de l’hôtel-de-ville.
Le compte 1895 incluant le budget additionnel 1895 et le budget primitif de 1896 de l’adduction des eaux (152 ED 1L 14) fait état au chapitre III dans la balance générale des recettes à 145170, 72 francs, des dépenses à 134302, 01 francs et donc un excédent de recettes de 10868, 71 francs qui vont être en partie utilisées pour le financement de la fontaine monumentale d’une valeur de 6028, 79 francs.
Une liasse « journal et notes » fait état à l’année 1894 d’une éphéméride consacrée, entre autre, à la fontaine Durenne. Voici les quelques lignes qui y sont consacrées, malgré la grande difficulté d’être assuré des termes utilisés tant la lecture du document est difficile (152 ED 1 O 19). Le terme « fontaine » peut être employé différemment selon le calendrier et désigne parfois les bornes-fontaines installées, devant être réparées ou remplacées dans le vaste programme d’adduction d’eau de Villedieu qui nécessita cinq années d’études par les ingénieurs hydrauliques. Quelques lignes ne laissent aucun doute quant à la nature de l’objet et désignent la fontaine monumentale.
Une autorisation est donnée à monsieur le Maire, le 24 mars 1920, de faire une publicité utile pour arriver à la vente du jet d’eau de la place (152 ED 1 D 14, folio 357). Le choix, la création du monument aux morts de la Grande guerre préoccupe les élus de la cité et exige d’eux plusieurs délibérations dont celle du 17 août 1920 dans laquelle après avoir exposé au Conseil que les souscriptions recueillies en ville, en vue de l’érection du monument de la Grande guerre. . . Monsieur le Maire rend compte que la commission du monument a accepté le projet présenté par le sculpteur Desvergnes de Paris et a émis l’avis que le monument, selon l’indication du sculpteur, soit érigé sur la place de la République, à la place du jet d’eau, face à la mairie. A l’unanimité, le conseil accepte le projet présenté par monsieur Desvergnes, et décide que, selon l’indication donnée par ce dernier, le monument sera placé sur la place de la République, à l’endroit même où se trouve le jet d’eau, face à l’hôtel-de-ville (152 ED 1 D 14, folio 375).
Un devis daté du 31 mai 1923 (152 ED 1 M 14) est consacré à la pose de la fontaine au chevet de l’église dans l’axe de la rue de Paris et de la rue Gambetta et le travail du soubassement. Mais en revanche, la délibération municipale du 1er juin 1923 (152 ED 1 D 15, folio 43) parle du transport « de la pompe » de la place de la République au chevet de l’église. Parle-t-on du même monument ? Le bassin, quant à lui, devant être conservé pour le monument aux morts en raison même des vicissitudes rencontrées pour le créer, la faillite des carrières de Fermanville, monsieur Rivière refusant de le faire, les grèves des ouvriers, autant de difficultés qui encourageront à réemployer le bassin de la fontaine monumentale.
Quel fut le destin de la fontaine monumentale après avoir été déposée ? Pas de réponse pour le moment, aucune des écritures publiques ne relatent un quelconque marché, dans l’état actuel des recherches…
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